lundi 16 mai 2011

Louise Penny

En fin de semaine dernière, j’ai lu dans Le Devoir un article sur Louise Penny, une auteure de romans policiers d’origine canadienne anglaise connue à travers le monde, mais presque une inconnue au Québec où, pourtant, elle habite, et, surtout, où se déroule l’action de ses romans dont le héros est un inspecteur de la Sureté du Québec, Armand Gamache. Évidemment, la parution de cet article n’était pas innocente puisqu’il fait partie d’une campagne médiatique pour annoncer la sortie d’un deuxième roman de Penny traduit en français : «Sous la glace». Bizarrement, pas un mot n’est dit sur ce roman dans l’article. Il est entièrement consacré à une entrevue avec l’auteure. On peut aussi trouver sur Cyberpresse une entrevue semblable accordée à la chroniqueuse Nathalie Petrowski.

À l’automne 2010, j’avais lu «En plein coeur», qui venait alors tout juste de paraître en français alors que l’original en anglais, le premier d’une série de sept romans, avait été publié en 2005. Comme Louise Penny le dit dans l’article, ce livre a été traduit en estonien avant même qu’il soit disponible pour ses voisins québécois. C’est que la madame est, bien sûr, anglophone et a d’abord été publié en Grande-Bretagne et aux États-Unis avant d’être publié au Canada.

J’avais été déçu de cette lecture. Il ne me semblait pas que cela méritait un prix de littérature policière. Presque un an plus tard, il m’est difficile de me rappeler ce que je n’avais pas aimé dans ce roman, mais, si je me souviens bien, je trouvais que l’enquête policière était faible et difficile à suivre. La description des différents personnages me paraissait fleur bleue. Je ne sais pas si c’est le bon terme, quelque chose comme de la guimauve trop sucrée. C’est vrai que je suis un amateur de polars américains et norvégiens qui sont généralement beaucoup plus «hard» que «En plein coeur», qui relève peut-être plus du style Agatha Christie. La plupart des personnages y sont en effet décrits avec beaucoup de bonté, tout comme, d’ailleurs, le petit village où se déroule l’action, Three Pines : «un petit coin de paradis».

Dans l’article du Devoir, la journaliste accuse le traducteur, Michel St-Germain d’avoir été un peu lourd et je me rappelle m’être interrogé à l’époque sur la qualité de la traduction tellement je trouvais le texte médiocre.

Et puis, il y a des chiffres qui m’agacent dans la biographie de l’auteure. Ainsi on dit partout qu’elle a démissionné en 1996 de son poste de journaliste à Radio-Canada après 25 ans de travail. Comme elle est née en 1958, cela voudrait dire qu’elle a commencé à travailler à 13 ans. C’est un peu jeune ! Est-ce que quelqu’un pourrait m’éclairer sur cet écart temporel ?

Par contre, j’ai bien aimé les indications qu’elle donne sur sa méthode de travail. Au début de l’écriture d’un roman, elle se donne l’obligation d’écrire 250 mots par jour pour se donner de l’élan, puis quand c’est bien engagé elle en produit 1000 par jour. Grosso modo, 250 mots c’est une page. Je me dis que je pourrais essayer de faire la même chose.

Il faudrait que je relise «En plein coeur» et aussi, peut-être, sa version anglaise. Cela me fera beaucoup de lectures, car hier je me suis acheté le premier roman de Jo Nesbo, un auteur de thrillers norvégien alors que j’étais déjà en train de lire «Los informantes» en espagnol et deux livres de Nicole Krauss : «L’histoire de l’amour» et «La grand maison». En plus de l’écriture de mon roman ou plutôt de sa réécriture, car cela fait belle lurette que je n’écris plus rien de neuf. Je ne fais que travailler à améliorer ce que j’ai déjà écrit.