mardi 14 juin 2011

De retour de Colombie

De retour de Colombie, je reprends ma vie de lecteur-écrivailleur solitaire et je veux chercher à poursuivre la démarche que j’avais entreprise ici.

Avant de partir, je me demandais si je devais ou non apporter mon lap-top, car je craignais que le voyage coupe mon lien avec mon travail d’écriture et j’avais peur de me le faire voler. Finalement, je ne l’ai pas apporté. Jusqu’ici, je ne l’ai pas regretté, parce que je ne sais pas quand j’aurais eu le temps d’écrire. Par contre, je ne sais pas quand je vais réussir à me remettre au boulot. Pour l’instant, je me sens tout à fait détaché de ce travail et je suis plus préoccupé par la rédaction de mes réflexions de voyage ainsi que par le montage de l’album photos que je veux mettre en ligne sur Picasa.

Peu lu pendant ce séjour de 10 jours à part «La défense Lincoln» de Michael Connelly que je m’étais acheté pour l’aller et le retour en avion. Pas vraiment apprécié ce roman que je n’ai d’ailleurs pas encore terminé. L’inspecteur Bosch n’y apparaît pas et cela m’a déçu. De plus l’intrigue m’est apparue très artificielle. Trop construite.

Par contre, j’ai beaucoup aimé lire là-bas un livre de Hector Abad Faciolince, El olvido que serémos, L’oubli que nous serons, qu’on m’a prêté. Abad est un journaliste et écrivain colombien dont le père, un médecin épidémiologiste, a été assassiné à Medellin en 1987 à cause de son engagement auprès des populations défavorisées de la ville. Dans ce livre, Abad décrit la relation qu’il avait avec son père, un homme qu’il aimait par dessus tout. Il y décrit aussi très bien la situation socio politique qui a amené cet assassinat. Alors que nous ici, au Québec, nous vivions dans la grande noirceur de Duplessis, eux ils vivaient ce qu’on appelle «La Violencia». Une période pendant laquelle libéraux et conservateurs se sont sauvagement étripés au point de laisser plus de 200,000 morts sur le terrain tout en créant des traumatismes que les guérillas et les paramilitaires ont entretenues ensuite pendant des décennies et que la délinquance criminelle quotidienne alimentée par le narcotrafic poursuit encore de nos jours alors qu’une pléthore de procès engagés afin de lutter contre l’impunité et l’oubli ramènent constamment le souvenir des horreurs du passé.

J’ai trouvé un site en français où on peut visionner des entrevues vidéo avec 12 écrivains colombiens. Je crois que cela vaut la peine d’être vu, car cette littérature est peu connue alors qu’elle est pourtant d’une grande puissance. En effet, qui peut nommer un roman colombien à part «Cent ans de solitude» de Garcia Marquez et que connaissons-nous de la Colombie à part Ingrid Betancour, la célèbre séquestrée ?

http://www.belles-etrangeres.culture.fr/?-Biobibliographies-des-12-auteurs-