Oui, je sais, contrairement à ce que j’espérais, je n’écris pas souvent. Je ne lis pas beaucoup non plus.
Je viens à peine de terminer 1Q84 de Haruki Murakami et il me reste encore une cinquantaine de pages de l’Oeuvre au noir à lire que je ne semble pas pressé de terminer. J’ai cependant mis la main sur autre roman de Marguerite Yourcenar, Un Homme Obscur, et j’en ai lu une centaine de pages, mais je l’ai abandonné, car il m’emplissait, tout comme l’Oeuvre au noir, d’une certaine déprime. Par contre, j’avance très rapidement dans ma lecture en espagnol du dernier roman de Juan Gabriel Vasquez, El ruido de la cosas al caer. L’année dernière, j’avais lu Los Informantes (Les Dénonciateurs) de cet auteur colombien que l’on peut voir en entrevue (avec sous-titres en français) à cette adresse . Même si cette première lecture m’avait un peu déçu au niveau de l’intrigue, j’avais aimé ses réflexions sur le temps ainsi que les liens qu’il tisse entre le présent et le passé. Tout cela pour dire que je ne sais pas si je vais me procurer le tome 2 de 1Q84.
En partant j’ai adoré le premier chapitre de ce roman et ensuite je me suis laissé porté par cet amour. Ce n’est pas la première fois que je suis séduit par un début de roman et je sais fort bien que c’est loin d’être une garantie que mon plaisir se maintiendra dans les chapitres subséquents. Cela s’est cependant produit pour 1Q84, non sans que je ressente parfois quelques réserves.
Ce que j’ai aimé :
L’introduction du personnage de Oamamé, une tueuse déguisée en jolie jeune femme qui écoute la Sinfonietta une oeuvre de Janacek, un compositeur tchèque, alors qu’elle assise dans un taxi pris dans un embouteillage sur une autoroute de Tokyo. Un étrange nuage de mystère flotte dans ce véhicule. Pour lui éviter d’être en retard à son rendez-vous, le chauffeur lui indique un moyen inusuel de s’y rendre. Alors qu’elle s’apprête à quitter le véhicule, il lui dit une phrase qui va ensuite l’obséder : «qu’il ne faut pas se laisser abuser par les apparences. Il n’y a toujours qu’une réalité». Dans ce chapitre, Oamamé nous est présentée comme une jolie femme dotée d’un visage sans expression dont les traits peuvent se métamorphoser en une «horreur abyssale» lorsqu’ils sont tendus. Plusieurs indices semblent vouloir nous faire croire qu’elle n’est pas tout à fait humaine ou, en tout cas, qu’elle est un peu étrange. Par la suite, de chapitre en chapitre, le lecteur apprend à mieux la connaître.
Le deuxième chapitre introduit le personnage de Tengo, un enseignant de mathématiques, écrivain pendant ses journées de congé. Bien qu’il ait écrit plusieurs romans, aucun n’a encore été publié. Son éditeur l’encourage à prendre son temps.
J’aime beaucoup comment Murakami décrit le quotidien de ses personnages : ce qu’ils mangent, ce qu’ils lisent, la musique qu’ils écoutent, ce qu’ils pensent.
Ce que je n’ai pas aimé :
Tous les chapitres du roman se suivent en alternant entre Oamamé et Tengo. C’est un peu trop systématique.
Les ficelles sont trop grosses sur les liens qui vont faire en sorte que les deux protagonistes vont se rencontrer. Ce n’est cependant pas encore fait à la fin de ce premier tome.
De la même façon que Oamamé est influencée, sinon dirigée et même manipulée par une dame âgée, riche directrice d’un refuge pour femme violentées, Tengo est manipulé par son éditeur, lui-même manipulé par un intriguant ex-professeur d’université. Cela fait beaucoup de manipulations !!!
Les justifications de Oamamé et de la dame âgée pour assassiner des hommes qui sont violents envers les femmes ne me paraissent pas saines, ni solides d’ailleurs, au point que cela en devient invraisemblable. Cela semble d’ailleurs être l’avis de l’auteur, car ces deux personnages essaient sans cesse d’expliquer les raisons qui les font agir ainsi.
Un aspect fantasy, les little people, ne m’emballe pas du tout. Je me demande où il veut aller avec cela.