jeudi 1 mars 2012

Participation aux Impromptus Littéraires : Une ile déserte


Elle est où la toilette ? Telle fut ma première pensée à me passer par la tête quand je me suis réveillé ce matin là. Cela pressait, car j’avais une telle envie qu’aucun délai n’était possible. Encore chanceux que je ne l’avais pas fait en dormant, car je venais tout juste de rêver que j’étais en train de pisser. 
Dans ce rêve, j’étais avec Anabella, la femme de mon ami Pablo. Avec tout ce que nous avions bu depuis mon arrivée, nous étions plutôt pompettes et je n’ai pas été surpris outre mesure quand, après lui avoir demandé où étaient les WC, elle m’a pris par la main pour me conduire sous le pont du nouveau yacht de Pablo. Un coup rendus, alors que j’avais déjà levé le siège et que je m’apprêtais à faire ce que j’avais envie de faire,   àelle est restée devant moi au lieu de se retirer et de refermer la porte derrière elle. C’est fou ce que ça peut être jouissif quand une belle femme vous regarde en plein dans les yeux pendant que vous vous libérez d’un si intense besoin...
Est-ce que j’avais rêvé ou si je rêvais que j’avais rêvé ? Ce n’était pas clair. Cependant,  en levant légèrement la tête de ma couche, j’ai pu constater que le décor semblait bien ressembler aux Caraïbes, là où Pablo m’avait invité à venir le rejoindre pour passer le long week-end de Pâques, sauf que le sable qui m’entourait ne me donnait pas du tout l’impression d’être en haute mer. Étions-nous retournés à San Andres ? Devant moi, le vent agitait la tête des cocotiers, mais je ne me rappelais pas le moment où j’avais débarqué du bateau ni comment je m’étais fait la grosse bosse que j’avais derrière la tête. 
Quoiqu’il en soit, j’avais plus pressé à faire que de me questionner sur mon passé, même récent. L’urgence du besoin présent me fit quitter la couverture dans laquelle j’étais enveloppé. Je me suis alors rendu compte que j’étais flambant nu. Chancelant, j’ai examiné les alentours pour m’apercevoir que j’étais sur un ilot sablonneux entouré d’eau à perte de vue. La cabane dans laquelle je m’étais réveillé était formée de trois murs de branchages entrelacés surmontés d’un toit de paille. Un bosquet de cocotiers l’entourait. L’un d’eux a immédiatement retenu mon attention, car il y avait un couteau de planté sur son tronc en plein milieu d’une feuille de papier. Curieux, je me suis dirigé vers lui avec l’intention de me soulager sur le tronc par la même occasion. Mais le sable était tellement chaud que j’ai dû m’arrêter en chemin pour calmer la douleur et en me penchant pour masser le dessous de l’un de mes pieds, mon nez n’a pas pu éviter de renifler la forte odeur de sexe qui se dégageait de mon bas-ventre. Tout m’est alors revenu à l’esprit. 
Le vent agitait la feuille qui était plantée sur l’arbre. Même si j’étais trop loin pour être capable de la lire, je savais ce qui était écrit dessus. Chose certaine, j’étais chanceux d’être encore en vie. 
C’est ce que j’ai continué à me dire en sentant tout ce qu’il y avait de vivant en moi pendant que je pissais aux quatre vents...

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