vendredi 13 avril 2012

Hunger Games, le livre premier


Je viens de terminer la lecture du premier tome de Hunger Games, la trilogie de Suzanne Collins dont s’inspire le film du même nom qui vient tout juste de sortir. C’est d’ailleurs grâce à la publicité entourant le lancement de ce film que j’ai eu connaissance de l’existence du roman et que je lui ai porté attention, car, à prime abord, le film étant destiné à un public adolescent, et même pré-adolescent je ne m’y serais pas arrêté. Par contre, le thème de la télé-réalité qui y est traité est très intéressant. Plusieurs articles lui sont consacrés sur le site Slate : ici, ici et ici
Mon premier réflexe a été de vouloir aller feuilleter le roman chez Renaud-Bray, mais j’ai eu de la difficulté à le trouver. Il n’était nulle part et je trouvais invraisemblable qu’un roman dont on disait qu’il s’était vendu à des dizaines de millions d’exemplaire ne soit pas disponible. J’allais quitter la librairie sans même m’informer auprès d’un commis, car au fond je ne devais pas y tenir tant que cela, quand j’ai eu soudainement l’idée d’aller vérifier dans la section jeunesse. Il était là ! J’ai lu quelques pages et cela m’est apparu un peu trop simple comme écriture pour que j’y consacre le trente dollars exigé pour la version française. Je me suis alors demandé si je ne pourrais pas le lire dans sa version anglaise sans doute beaucoup moins cher. En effet, Chapter le vend dix dollars en édition de poche et quinze dans l’édition à couverture rigide. Encore là, je n’étais pas convaincu que mon envie de le lire valait ce prix. Finalement, je l’ai trouvé à 5 $ sur Amazone pour la tablette Kindle. Je n’ai pas de Kindle mais j’ai l’application sur mon ordinateur. À ce prix, ce n’était pas un grand risque au cas où je ne l’aimerais pas. Je l’ai donc acheté et je l’ai lu en moins d’une semaine tellement j’ai trouvé cela captivant même si mon niveau de lecture en anglais est loin d’être parfait. Je ne comprends pas tous les mots, mais généralement cela ne m’empêche pas de comprendre le sens des paragraphes. En plus, sur Kindle, il y a un dictionnaire incorporé qui nous permet de vérifier la définition des mots en un clique.  
C’est un récit d’aventure absolument captivant à la condition de ne pas trop s’attarder à penser à ses incohérences. Par contre, d’après ce que j’ai compris des nombreux articles critiques que j’ai lu sur le film, le roman pousse beaucoup plus loin que celui-ci, la critique de la société qu’il décrit. Ce qui n’est pas une surprise. 
En ce qui a trait aux aberrations, la première qui m’est venue à l’esprit au tout début de ma lecture, est le fait que les jeux meurtriers que sont les Humger Games mettent aux prises des jeunes de 12 à 18 ans choisis au hasard parmi les 12 districts de Panem. Je ne vois pas ce qui peut être excitant de voir des colosses de 16 à 18 ans affronter des enfants de 12 ans. Il me semble que l’enjeu aurait été beaucoup plus plausible si les participants étaient des adultes, ou du moins de jeunes adultes. Le choix d’un si jeune âge doit être dû au fait que les 12 à 18 ans sont le lectorat qui était originalement visé par ce roman même si finalement, et j’en suis la preuve, il peut intéresser des lecteurs de tous les âges. Le fait de mettre en scène des adolescents qui semblent tenir entre leurs mains le destin de toute une société, comme si les adultes en étaient incapables, a pour effet de valoriser les jeunes et leur donner l’illusions qu’ils peuvent changer le monde.  
L’autre aberration que j’ai trouvé dans Hunger Games concerne les caméras. Lors des cérémonies officielles la présence des caméras et caméramens est soulignée alors que dans le déroulement des jeux, même si on les sait omniprésentes, car les téléspectateurs peuvent observer toutes péripéties qui s’y déroulent, jamais la narratrice ne mentionne leur présence concrète. C’est comme si elles étaient invisibles. Pourtant Katniss agit souvent en fonction de celles-ci, leur dissimulant ses réels états d’esprit ou camouflant certaines de ses actions ou se retenant d’exprimer certaines idées ou souvenirs qui pourraient la compromettre ou compromettre des personnes qu’elle aime. De plus, comment des caméras fixes pourraient capter tout ce qui peut se passer sur un territoire de plusieurs kilomètres carrés dont une grande partie est boisé ? L’héroïne ne mentionne jamais avoir localisé l’une de ces caméras.
Peeta, son coéquipier, est blessé à une jambe et les médecins n’arrivent pas à la sauver. Il devra porter une jambe artificielle. Pourtant ces même médecins sont capables de ressusciter des cadavres et d’en faire des mutants loups-garous. L’apparition de ces mutants à la fin des jeux est selon moi la partie la plus faible du roman.  

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