jeudi 22 novembre 2012

Quand l’écriture d’une petite histoire de fiction entraîne une recherche historique



Depuis quelques semaines, depuis la dernière fois où j’ai publié quelque chose ici, sur Cantique des plaines, je travaille sur une histoire qui se passe au Haut Moyen-âge pendant les invasions vikings. Le Haut Moyen-âge est la période qui va de la déposition du dernier empereur romain en 476 jusqu’à environ l’an 1000. Charlemagne est couronné empereur en 800 et c’est à partir de la fin de son règne que les scandinaves (vikings) vont faire des excursions de pillage dans toute l’Europe Occidentale, se rendant même jusqu’en Méditerranéen. 

À partir d’une discussion à laquelle j’ai participé sur le forum du site Atramenta sur l’utilisation du narrateur au «je» versus le narrateur à la troisième personne du singulier «il», j’ai eu envie (moi qui instinctivement a tendance à presque toujours écrire au «je») de faire l’expérience d’écrire une histoire au «il». 

C’est comme cela que mes deux personnages ont surgi dans mon esprit : Hugo et Aldo, deux jeunes garçons d’environ 10 ans qui s’en vont pêcher dans un lac éloigné de leur village dans l'espoir de ramener suffisamment de poissons pour nourrir leur famille. En effet, il y avait souvent des périodes de famines à cette époque, presque à tous les 5 ou 6 ans. À leur retour, ils découvrent que leur village est en train de se faire piller par une bande de vikings. Les deux enfants seront capturés par ces normands qui vont les amener avec eux jusqu’en Espagne pour aller les vendre comme esclaves. À partir de là une foule d’autres aventures seraient possibles, au Maroc, en Méditerranéen, au Açores et même peut-être jusqu’en Amérique ! 

Bien sûr, il s’agirait d’une fiction. J’avais 6 ou 7 pages d’écrit quand j’ai commencé à me poser beaucoup de questions sur le contexte historique dans lequel se situait mon histoire. Je me suis rendu à la bibliothèque municipale de mon quartier et j’y ai trouvé un livre sur les vikings. Cela a rafraichi mes connaissances sur cette partie de l’histoire, mais cela a aussi soulevé un lot d’autres questions sur l’organisation sociale et économique de l’époque. C’est ce qui m’a amené à me rendre à Bibliothèque Nationale du Québec où j’ai emprunté 7 livres qui, je l'espérais, allaient pouvoir m'aider à mieux cerner le milieu dans lequel vivaient les personnages de mon histoire :  

  • Féodalité, de Georges Duby.
  • Guerriers et paysans (VIIe - XIIe siècles), de Georges Duby.
  • La société médiévale en Occident, de Bruno Dumézil.
  • Ces gens du Moyen-Âge, de Robert Fossier.
  • Le travail au Moyen-Âge, de Robert Fossier.
  • Histoire sociale de l’occident médiéval, de Robert Fossier.
  • L’Europe dans sa première croissance, de Charlemagne à l’an mil, de Pierre Toubert.

J’ai feuilleté, parcouru, lu plusieurs chapitres de ces livres, puis, en ayant en tête des thèmes de recherches plus précis j’ai fait une recherche sur internet où j’ai trouvé deux livres, en partie disponibles en ligne sur Google Books (Vous pouvez cliquer sur l'icône pour être directement dirigés dans les pages du livre :  

  • Voyageurs et marchandises aux temps carolingiens : les réseaux de communication entre Loire et Meuse aux VIIIe et IXe siècles, de Olivier Bruand. 
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  • Famille et pouvoir dans le monde franc (VIIe - Xe siècle) : Essai d’anthropologie sociale, de Régine Le Jan. 
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Ces lectures m’ont un peu éloigné de mon sujet initial : l’histoire de deux garçons qui se faisaient enlever en revenant de la pêche, mais j’y retourne maintenant en espérant avoir assez de matériel pour construire une histoire plausible. 

Note de lecture qui est centrale dans ce que je veux écrire : Georges Duby dans la première partie de son livre : Économie rurale et la vie des campagnes dans la l'occident médiévial souligne fortement la persistance de la vie pastorale, de la cueillette, de la pêche, concurrençant les labours que, d'ailleurs, les techniques misérables vouent à la médiocrité ; il apporte ainsi un élément neuf à la compréhension de la société carolingienne : celui du problème alimentaire, et de ses répercussions, fondamental en ces temps de disette chronique. 




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