lundi 27 février 2012

Deadwood


Je viens de terminer le visionnement des trois saisons de la télé-série Deadwood. Douze épisodes d’une heure par saison en trois semaines, soit 36 heures en tout, c’est beaucoup de temps devant le petit écran, surtout que ma blonde n’a pas voulu la regarder parce que, après en avoir vu une, elle a trouvé que c’était trop violent pour elle. En effet, chaque épisode comportait au moins une scène très violente et même si cela contribue à hausser l’intensité dramatique, je dois avouer que ce n’était pas absolument nécessaire d’aller aussi loin dans la reconstitution des multiples égorgements et autres mutilations qui s’y trouvent. Nonobstant cette réserve, c’était excellent. 
Pour ceux qui ne connaissent pas, voir ici et ici
J’ai lu que HBO a mis fin à la série parce qu’elle coûtait trop cher. Trop de personnages. Pourtant il est facile de se rendre compte qu’une multitude de figurants n’ont pas eu droit à la parole, car cela aurait sans doute augmenté leur cachet. Cela donne lieu à d’étranges scènes où les personnages principaux évoluent au milieu d’une foule muette. Cela ne doit pas être facile de se limiter quand notre propos est de redonner vie à une ville entière ! Ce n’est pas comme dans un long métrage où un temps limite d’une heure trente à deux heures limite nécessairement les possibilités d’expansion incontrôlée et incontrôlable. Sur 36 heures, si chaque sous-fifre pouvait s’exprimer, on n’en finirait plus d’explorer de nouveaux univers et on perdrait la piste de la narration.
J’ai cependant un malaise avec le personnage de Al Swearengen, le tenancier du Gem Saloon joué par Ian McShane. Un rôle pour lequel il a remporté le Golden Globe Award 2005 du meilleur acteur de série dramatique. Même si c’est un être sans pitié, capable d’assassiner ou de faire assassiner quiconque nuit à ses intérêts, j’en suis arrivé à le trouver sympathique et à attendre avec impatience les scènes où il apparait. «Sympathique» est peut-être un peu fort, «intéressant» serait peut-être plus approprié. 
Toutefois, comme dans toute série, le récit évolue en faisant parfois de curieuses embardées. C’est peut-être dû au fait que plusieurs scripteurs se succèdent à la barre de l’écriture faisant évoluer les personnages dans un sens puis dans l’autre pour finalement aboutir complètement ailleurs que l’on pensait. Cet aspect serait intéressant à analyser plus en profondeur.    
En fin de compte, les 36 heures de visionnement valent bien les 36 heures que peut prendre la lecture d’un roman qui aurait cette amplitude. Sauf que regarder un écran n’implique pas le même travail intellectuel que la lecture. Car en plus du déchiffrement des mots et de la saisie des métaphores, la lecture implique un immense travail d’imagination pour reconstituer les scènes décrites dans le texte. Je n’ai jamais l’impression de perdre mon temps quand je lis alors que j’ai toujours cette crainte quand je regarde la télé. Ce qui n’est cependant pas le cas au cinéma. Étrange... 

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