mardi 21 février 2012

Participation aux Impromptus Littéraires : Le mariage de ma cousine


Cette semaine, sur le site des Impromptus Littéraires (lien ici), l'exercice consiste à écrire un texte ayant pour thème "Le mariage de ma cousine". Comme certains des commentaires que j'ai eu sur ce site au sujet de mon texte semblent indiquer que l'on puisse croire qu'il s'agit du récit d'un fait vécu, je tiens à préciser que c'est une fiction. 


Le mariage de ma cousine


J’avais dit à ma mère que je n’irais pas au mariage de ma cousine, la fille de l’une de ses soeurs. Mais, à la dernière minute, il m’est soudainement paru important de participer à cette réunion familiale et j’ai commencé à faire des appels pour savoir si je pouvais m’y rendre avec quelqu’un, car, à cette époque, je n’avais pas d’auto. 
Malheureusement, comme le mariage avait lieu à Québec, tout le monde avait décidé d’en profiter pour passer la fin de semaine dans cette ville et d’y arriver le vendredi soir, alors que pour moi c’était tout à fait hors de question que je manque ma pratique de chorale. Comme il n’était pas question non plus que je prenne l’autobus, faute d’argent, j’avais renoncé à y aller. 
Ce vendredi là, j’étais déjà couché quand le téléphone a sonné. C’était ma mère. Elle m’appelait de Québec pour me dire que si je voulais je pouvais avoir la possibilité d’embarquer le lendemain matin avec le frère de la mariée : mon cousin Antonin. Je n’avais qu’à l’appeler à un numéro qu’elle me donna. Il était déjà au courant.
Mon Dieu, Antonin ! Je l’avais complètement oublié celui-là. La dernière fois que je l’ai vu, nous avions autour de 12 ans. C’était à la campagne, chez mon oncle Rémi, le frère de ma mère. Comme nous étions les deux seuls garçons, nous avons rapidement convenu d’aller explorer la ferme. En ouvrant la porte de l’étable, nous avons fait détaler une dizaine de chats qui étaient en train de s’abreuver dans des soucoupes remplies de lait. L’un d’eux est cependant resté. L’animal était couché sur le dos les quatre pattes en l’air, attendant manifestement qu’on le caresse. Antonin s’est approché et lui a mis un de ses pieds sur le ventre. Le chat s’est agrippé à son soulier et mon cousin m’a alors regardé d’une étrange manière. Il souriait, mais son sourire avait quelque chose de malsain. Soudain, il s’est emparé d’une pelle pointue qui était suspendue à un clou près de la porte de l’étable et il l’a abattu de toute ses forces sur le cou de la pauvre bête. Je n’en croyais pas mes yeux ! Comment avait-il pu avoir une telle idée ? Mon gentil cousin s’était transformé en monstre. Il riait aux éclats et mon regard horrifié a semblé augmenter son plaisir. Il a alors donné un coup de pied à la tête qui est allée rouler plus loin et le gros berger de mon oncle s’est précipité pour l’attraper et la croquer, faisant encore plus esclaffer Antonin. Le coeur m’a levé et je suis parti, complètement bouleversé. Juste avant de sortir de l’étable je me suis tourné juste à temps pour voir Antonin se servir de la pelle pour ramasser le corps sans tête. 


J’ai passé ensuite le reste de l’après-midi au salon à regarder la télé. Antonin est venu me rejoindre, mais je ne lui ai pas parlé et je n’ai même pas tourné les yeux vers lui. À un moment donné, il s’est levé et il m’a donné une claque en arrière de la tête avant de s’en aller vers la cuisine. Je n’ai pas été les saluer quand ils sont partis, passant pour un sauvage aux yeux de ma mère, et je n’ai jamais plus voulu accompagner mes parents lors de leurs visites familiales.  

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