jeudi 13 septembre 2012

Chercher les forces neuves, participation aux Impromptus littéraires


Cette semaine, la consigne d'écriture sur le site les Impromptus littéraires se libellait ainsi : 

nous vous proposons d'écrire un texte (à votre choix en vers ou en prose) en vous inspirant de cet extrait de poème de Guillaume Apollinaire (Calligrammes) :

"Et de planètes en planètes
De nébuleuses en nébuleuses
Le Don Juan des milles et trois comètes
Même sans bouger de la Terre
Cherche les forces neuves"


Voici mon texte : 


"Et de planètes en planètes, de nébuleuses en nébuleuses, le Don Juan des milles et trois comètes, même sans bouger de la Terre, cherche les forces neuves" qui lui permettront de se lever pour aller s’occuper de la petite avant qu’elle ne réveille sa mère à force de trop pleurer pour avoir sa bouteille. Dur, dur le métier de père, surtout à cinq heures du matin, alors qu’il s’était endormi presque à deux heures après avoir fait l’amour et jasé longtemps ensuite pour essayer de rassurer sa femme au sujet d’une voisine un peu trop aguichante aux yeux de la nouvelle maman encore une fois inquiète d'avoir perdu son pouvoir de séduction sur son homme.

La petite fille se tut à partir du moment où il l’a prise dans ses bras. Délicatement, il descendit au rez-de-chaussé après avoir fermé la porte de la chambre où son épouse dormait d’un profond sommeil. En chemin, il se rendit compte à l’odeur que la couche était pleine. Il voulut la changer sur la table avant de préparer le biberon, mais la petite ne l’entendit pas ainsi et se remit à crier. Il lui donna un jouet en plastique qui trainait à côté et elle se mit la tête de la tortue dans la bouche pour la téter bruyamment. Cela lui donna le temps de sortir le lait, remplir la bouteille et la mettre dans le micro-onde tout en surveillant sa fille qui était couchée au milieu de la table. Il n’y avait plus de tétines propres dans l’armoire et il dut en rincer une de la veille. Dans la fenêtre au dessus du lavabo, la lune brillait encore, mais les étoiles commençaient à s’estomper dans la lueur de l’aube. La porte de la maison d’en face s’ouvrit et il vit un homme en sortir. Louise, la voisine, se tenait dans la porte et il distingua clairement sa nudité dans l’entrebâillement de sa robe de chambre quand elle tendit les bras pour prendre la main de l’homme et se la mettre entre les cuisses, là où son sexe devait être encore tout chaud et mouillé. De son autre main, l’homme s’empara de l’un des seins et le caressa. Ils s’embrassèrent, puis l’amant la laissa pour aller rejoindre son auto stationnée un peu plus loin dans la rue. Elle le regarda s’éloigner et allait refermer la porte quand soudain son regard se porta vers la fenêtre faiblement éclairée où son voisin l’observait. Bien que surprise, elle n'eut pas l'air de se sentir gênée car elle lui sourit. 

Au même moment, la tortue de plastique tomba sur la table et la petite se mit immédiatement à crier, le ramenant à son devoir. Il se précipita pour la consoler, la bouteille à la main. L’enfant s’en empara goulument et il n’eut qu’à l’aider à la tenir en équilibre au dessus d’elle, ses petites mains ne réussissant pas à le faire. Il la regarda boire et, en dedans de lui, il se sentit rempli d’une nouvelle force. Il restait la couche à changer, mais ce n’était rien. Il était certain que sa fille allait se rendormir et qu’il aura le temps ensuite de se glisser auprès de sa femme pour se fondre encore en elle avant qu’il ne soit l’heure de se lever pour aller travailler. 


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